Tallandier, 2024, 215 p.

La religion woke de Jean-François Braunstein, est un livre dont je partage l’idée générale, c’est-à-dire que le wokisme est un amalgame de stupidités dangereuses. Il dit l’essentiel sur le sujet et n’est pas désagréable à lire. On pourrait penser que c’est un bon livre, mais malheureusement ce n’est pas le cas.

Tout d’abord posons en préalable que je ferai pas de procès d’intention à l’auteur, dont je ne sais pas grand-chose au-delà de sa fiche Wikipedia. Que son nom connote une origine juive, tout comme celle du directeur de publication chez Tallandier, Zylberstein, n’indique pas qu’il(s) soi(en)t forcément juif(s), certaines femmes ayant le mauvais goût d’aller se reproduire en dehors de la tribu et la généalogie du professeur de philosophie ne m’intéressant pas. A priori rien n’indique dans sa biographie et ses travaux d’épistémologie, qu’il soit un agent communautaire développant une obsession narcissique pour tout ce qui touche le Peuple Elu (élu par leur propre texte). Néanmoins, tout dans ses propos relève de la fraude quand, au-delà des constats sur l’idéologie woke, on regarde comment il étudie l’origine de cette maladie sénile du monde nord-américain et de ses colonies (Australie, une partie de l’Amérique du Sud et l’Europe).

En effet, M. Braunstein tente de faire croire à ses lecteurs que l’idéologie woke est une religion. Or cette idée ne tient pas debout deux secondes : le Wokisme n’explique pas la création de la réalité, ne dit rien de ce qui advient des individus après la mort, n’a aucune métaphysique, pas même un mode d’organisation social un peu concret, bref, si c’est bien une idéologie sociologique, elle n’a pas du tout les caractéristiques d’une religion. Les agglomérats d’« études de griefs » ne proposent même pas de théorie commune, puisque les féministes pourront toujours reprocher aux hommes – fussent-ils homosexuels, noirs, musulmans ou d’ethnies minoritaires – d’être des hommes, les homosexuels et les lesbiennes détestent les transexuels ou bisexuels, et l’hydre à mille têtes ne sera jamais d’accord avec elle-même. Et ce contrairement aux religions, les universalistes de toute évidence mais même les religions ethniques comme le Judaïsme1, ou son hérésie matérialiste, le Marxisme, qui réunissait au moins les groupes ethniques et nationaux en grandes classes opposées.

Néanmoins, ce tour de force – raté si on en suit pas bêtement le propos de l’auteur et qu’on sait garder du recul – permet tout de même à l’auteur de s’empresser d’accuser le monde protestant nord-américain d’avoir été la matrice idéologique de ce cancer, et donc, de porter toute l’attention – tel un bon prestidigitateur – loin de là où il faudrait regarder : le monde juif.

La première subdivision de son premier chapitre (« la première religion née dans les universités »), s’intitule « une religion américaine ». Or, dès la première sub-subdivision, Braunstein nomme la victime expiatoire un peu plus d’honnêteté : « les réveils religieux protestants » [p. 33]. Tel un plagieur de Max Weber, quand il cherche une religion distinguant des « élus » éveillés2 du reste de la masse, c’est dans le monde protestant qu’il trouve la matrice de l’idée, évidemment, et non pas du côté du autoproclamé Peuple Elu. C’est tellement énorme que c’en est grotesque. Ou à la rigueur il eût fallu montrer la filiation juive de ces Protestants, la plupart du temps ultrasionistes, ceux-là même qui financent l’État parasitaire sioniste en Palestine et en sont les grands pourvoyeurs d’armes et de fonds, et comment les Sionistes – via le groupe sionistes dit des « néo-conservateurs » – ont mis la main sur de l’appareil d’État des Européens d’outre-Atlantique dès le meurtre de Kennedy en 1963.

De même, Braunstein exonère un peu rapidement les postmodernes Français – on pense en priorité à Foucault, Derrida, Deleuze, Lyotard ou à l’ensemble de la « pensée 68 » –, qui, en émules de ce qui se passait en Chine autour du Maoïsme délirant des années 1960, ont tout de même mis leur érudition classique et réelle, au service de la folie textuelle avec bibliographie et notes de bas de page. Et donc créé le terreau fertile de toutes les élucubrations sophistiquées à venir ; et parmi ces bonimenteurs parisiens, de Mai 68 aux « Nouveaux philosophes »3, une surreprésentation juive (Benny Lévy, Jacques Derrida, Geismar, Romain Goupil, Daniel Cohn-Bendit, Bernard Henry Lévy, André Glucksmann, etc.). Il était bien de mode après les années 1940, d’écouter religieusement n’importe quel philosophe juif aussi abscons fût-il comme des Lévinas, Derrida, Buber. En gros, si, comme l’affirmait Youri Slatkine, le XXe siècle fut juif, et que les avortons ridicules qui pourrissent la société d’aujourd’hui sont les créatures de cette histoire récente, Braunstein a quand même le toupet d’aller chercher au XVIIIème siècle des « éveillés » nord-américain.

Ainsi, tout est fait pour désigner, de force, avec mauvaise foi, un bouc-émissaire : le Protestantisme.

Pourtant, une étude sérieuse eût honnêtement rappelé que les « études de griefs » ont largement commencé avec les Juifs aux (sur-)lendemains de la Seconde Guerre Mondiale. Au prétexte qu’ils avaient été victimes (ou fils de, ou petit-fils de, ad. lib.) n’importe quel Juif avait droit à un traitement privilégié dans le monde universitaire ou éditorial. Après la polémique autour de Robert Faurisson et quelques autres, le Juif Badinter réussit à faire passer la première loi mémorielle qui indiquait non seulement aux historiens une vérité étatique – ce qui est un scandale en soi et la honte pour les historiens – mais empêchait même de penser que des victimes puissent mentir ou exagérer, ce qui leur conférait officiellement4 un statut d’êtres surnaturels dénués de tout intérêt et de toutes passions. Au prétexte que Faurisson était probablement vichyste – mais quid de Roger Garaudy ou des gens de la Vieille Taupe qui étaient des Marxistes ? – on a interdit par principe de soupçonner le Juif et on a fait passer l’Histoire d’une science à un récit mémoriel moralisant, un roman (inter)national qui était normalement destiné aux enfants de primaire et dont on guérissait les adultes en leur apprenant la complexité et la rigueur. On a inscrit dans la loi ce qui état un travers idéologique des Marxistes, leur fameux « d’où parles-tu camarade » qui essentialisait l’individu et l’enfermait dans sa classe, et reconnu qu’on n’avait pas à examiner ou répondre aux propos étayés d’un méchant, au nom même de sa méchanceté et indépendamment de ses raisons. La Boite de Pandore de la bêtise était ouverte, il y a eu d’autres lois mémorielles et il est logique que nous soyons arrivés où nous en sommes. Le Protestant nord-américain, n’y sont pour rien.

La Shoah5 est elle-même devenue une quasi-religion en Europe et les membres inféodés aux EUA, qui a été la matrice de toutes les intello-pleurniches actuelles. Le premier des élucubrateurs-inquisiteurs fut peut-être Bernard-Henry Lévy, dont la nullité intellectuelle et la pourriture humaine équivalent le nombre incroyable de media tenus qui lui ouvrent leurs micros. Cette omniprésence indique en soi qu’un lobby existe sans quoi l’entarté ridicule aurait été oublié depuis trois décennies et que la “science” aujourd’hui, l’université vit dans un régime politique qui n’a rien à envier à la “science nazie ou la “science” bolchévique. Il est d’ailleurs simplement risible que Braunstein n’ait pas un mot pour l’Idéologie française du minable Lévy, qui est le modèle de toutes les âneries que peuvent produire aujourd’hui les nouveaux pleurnicheurs colorés, à vagin ou sexualité déviante. Qu’aujourd’hui du fait de la pression démographique on ne puisse empêcher d’autres minorités, et notamment les Noirs6, de pleurnicher excessivement et de délirer au passage n’est que la résultante, l’amplification de ce moment où le victimisation tribale se croyait en capacité d’avoir le monopole de la chiale ampoulée. L’extension du domaine de la putréfaction, en quelque sorte.

Dans son livre, c’est comme si Braunstein réinstaurait de facto une sorte d’élitisme victimaire, le même qui a eu lieu après le Nazisme puisqu’on s’est focalisé sur les Juifs en oubliant que les communistes ou les homosexuels avaient eux aussi été les victimes des Allemands : que le Peuple Elu geigne et fasse payer l’Europe est normal, que les Noirs, Arabes ou homosexuels veuillent leur quart d’heure (ou de siècle) de débilité dans les universités (et les sociétés entière désormais) croulantes de bêtise, voilà qui semble intolérable au sophiste. Il manquerait plus que les Musulmans se prétendent victimes de racisme et de stigmatisation, eux dont toute une clique d’agents sionistes nous expliquent qu’ils ne peuvent être que des terroristes et qu’il faut les combattre, notamment en armant l’entité sioniste qui les affronte dans le poste avancé de la civilisation qu’est Gaza ou la Cisjordanie, etc.7, et ce serait le pompon.

Braunstein est un peu démasqué (mais on n’a dit qu’on ne regardait pas les prépuces) lorsqu’il parle des racines helléno-juives8 de l’Europe débordante, là où un non-Juif eût plutôt pensé qu’il y a un héritage helléno(-romano-)chrétien, le Christianisme ayant dépassé à la fois le monothéisme juif en le rendant universel et le rationalisme helléno-romain en le rendant humain.

Enfin, en dédouanant bien trop rapidement des gens Michel Foucault d’avoir porté un coup dur – mais pas fatal – aux Lumières (ce qui est tout de même rigolo quand on repense à la défense de la folie et des fous faite par le Français fantasque et volubile), Braunstein permet aussi de ne pas réfléchir au fait maoïste, dont on sait que c’était un coup politique de la part du Grand Timonier pour garder le pouvoir, et donc de ne pas s’interroger sur le financement de ces associations et ONG permettant aux fous de vivre, notamment du côté de Georges Soros. Ce n’est pas le Qatar ou les Frères Musulmans qui financent ce genre de délire… Donc Braunstein permet de ne pas penser les raisons politiques de cette fragilisation sociétale et toute son argumentation est un grand paravent qui désigne une victime potentielle mais largement minoritaire.

Bref, on accorde bien à l’auteur tout le mal qu’il faut penser de cette sur-hystérisation maladive de la pensée qu’est le wokisme, mais il faut reconnaître que la généalogie de cette folie se trouve bien en Europe, et plus particulièrement du fait du peuple de vaches sacrées juives, se présentant en victime éternelle (pendant que l’épuration ethnique commençait en Palestine et que le non-peuple juif avait repris le flambeau du Nazisme du cadavre de Hitler), ou bien ne vient qu’indirectement des EUA via l’État profond qui a pris le pouvoir en 1963 et mené à la révolution pilotée (largement menée par des Juifs à l’instar de la révolution bolchévique) de Mai 68 puis à la loi Gayssot-Fabius jusqu’aux réseaux de grand remplacement sorosiens. Donc, la poutre, la paille (il faut lire les Évangiles pour comprendre cela) et la conscience que si on veut revenir en arrière de cette universalisation de la mauvaise foi juive, il faudra retourner à la France du Général de Gaulle, voire de Saint Louis, et abroger toutes les lois qui ont permis cet état de délire permanent. Pas sûr que Braunstein soit bien d’accord. Il était plus commode pour lui de trouver un bouc-émissaire sous contrôle aux EUA, largement complice des massacres par sionisme décomplexé et incapable de se défendre.


BRAUNSTEIN Jean-François, La religion woke [2022], Tallandier, 2024, 215 p.

Notes

  1. Qui essaye tant bien que mal d’unifier un petit Marocain brun et un grand Polonais blond en leur expliquant qu’ils font partie du même peuple élu choisi par un démon quelques centaines d’années avant la venue de Jésus Christ. ↩︎
  2. « Les élus et la religion des élites » est le nom de la troisième sub-subdivision du même chapitre. ↩︎
  3. C’est n’avoir rien compris à la venue du Messie et son rachat de l’humanité que de retomber dans ses histoires d’élections collectives ou individuelles. ↩︎
  4. On trouve ce genre de syncrétisme théosophique toute les deux minutes chez les bobos non-Chrétiens et non-Marxistes. ↩︎
  5. Et le terrorisme soi-disant islamiste, de 2001 à l’attaque du Crocus en Russie en 2024, a tout d’un pilotage par des agences secrètes comme la CIA, le Mossad ou la DGSE, qui rappelle l’instrumentalisation des réseaux anarchisto-communistes dans les opérations Gladio. ↩︎
  6. Ici deux choses. D’une on peut faire un lien entre la folie réchauffiste de nature anthropique et l’idéologie wokiste, promus par les mêmes groupes politiques et les mêmes media. D’autre part, remarquer que ce ne sont pas les Protestants qui sont derrière les quelques groupes oligarchiques qui possèdent les media en Otanie. ↩︎
  7. La déclinaison française (entendre par là le même rôle scénarisé avec marges de manœuvres) des Néo-Conservateurs nord-américains. ↩︎
  8. Ça avait été la règle officieuse pendant la farce juridique de Nuremberg, cf. Maurice Bardèche Nuremberg. ↩︎
  9. Concept idéologique porteur de sens qui remplaçait l’Holocauste, concept lui aussi chargé d’une narration latente. ↩︎
  10. Pour les Arabes, souvent Musulmans, c’est plus compliqué d’exister puisque la narration autour de l’Entité sioniste doive en faire des ennemis de race indépassables ↩︎
  11. Cf. Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux ? [2011] d’Eric Marty. ↩︎
  12. On connaît le discours par cœur après avoir entendu les nationaux-sionistes dix minutes. ↩︎
  13. « Notre héritage culturel, celui d’Athènes et de Jérusalem, celui de la Renaissance et des Lumières » (p. 214). On note que Braunstein attend l’avant-dernier paragraphe de son texte pour abaisser son jeu : en éclipsant Rome et lui préférant Jérusalem, puis la Renaissance (c’est-à-dire le siècle durant lequel la gnose commence à mettre à bas le Catholicisme) jusqu’aux Lumières (qui en sont le triomphe, via les Francs-Maçons) on voit d’où parle le camarade Braunstein, et qui il combat sans oser le nommer. ↩︎

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