https://youtu.be/RS1n3lqGbYE

Très bonne analyse de la part d’Alexandre du Cercle Richelieu.

Manquent cependant, sans doute, le tatouage et la fausse aristocratie. Après le rêve (nord-)américain qui n’était qu’appauvrissement culturel pour l’Européen, on a vendu aux ‘cassos’ l’idée d’être des rebelles en adoptant les codes vestimentaires, les attitudes des bandits (notamment par le rap) et les tatouages, on a vendu aux femmes d’être libérées en adoptant les vêtements et les attitudes des filles de joies, on a vendu aux consommateurs l’idée qu’ils étaient des privilégiés en participant à des ventes privées et de l’exclusivité pour tous… En fait, ils sont juste des gueux ridicules, des putes du systèmes traitées par celui-ci comme telles, et de pauvres endettés malheureux de toujours vouloir de la nouveauté qui ne leur apporte rien que des dettes.

Idem pour la culture : on a vendu aux jeunes de la libération et de l’émancipation, on les a juste détournés par le sexe, le rock et la drogue de la lutte politique et on les a fait entrer dans la société du spectacle et de la consommation.

Refuser cette ‘cassosisation’, avec la télévision, le tatouage, etc., c’est simplement refuser de disparaître culturellement, d’être liquidés.

Datons cette lente destruction à Mai 68, donc, ce moment où les élites juives font liquider le Parti Communiste et l’Eglise catholique qui vient de se saborder avec Vatican II (via la Franc-maçonnerie et des élites juives). Ce qui fait que Pier Paolo Pasolini peut écrire en 1975 :

Cette révolution capitaliste, du point de vue anthropologique, c’est-à-dire quant à la fondation d’une nouvelle « culture », exige des hommes dépourvus de liens avec le passé (qui comportait l’épargne et le moralisme). Elle exige que ces hommes vivent (…) dans un état, pour ainsi dire, d’impondérabilité – ce qui leur permet de privilégier, comme le seul acte existentiel possible, la consommation et la satisfaction de ses exigences hédonistes. […]

Ce qui est arrivé est arrivé, et ce qui est, est : irréversiblement. […] Cette réalité a des traits facilement identifiables, parce que leur violence est celle d’une vitalité funèbre qui déborde sur tout : perte de valeurs anciennes (…) ; embourgeoisement total et totalisant ; correction de l’acquiescement à la consommation à travers l’alibi d’une attente ostentatoire et emphatique de la démocratie ; correction du conformisme le plus dégradé et délirant qu’on se souvienne, à travers l’alibi d’une demande ostentatoire et emphatique de tolérance. […]

Contre-réforme, cléricalisme, moralisme et petit-bourgeois, fascisme, sont des « restes » qui gênent en premier lieu le nouveau pouvoir. Est-ce contre ces « restes » que nous luttons ? […]

…La caractéristique la plus intransigeante de la « première révolution de droite » réside dans son pouvoir de destruction : sa première exigence est de faire place nette d’un univers « moral » qui l’empêche de s’étendre. […]

Pour tous ces jeunes, la figure ou « modèle » du « désobéissant » est valable. Aucun d’entre eux ne se considère comme « obéissant ». En réalité, sémantiquement, les mots ont renversé et échangé leur sens. Puisqu’il acquiesce à l’idéologie « destructive » du nouveau mode de production, celui qui se croit « désobéissant » (et qui s’affiche comme tel) est en réalité « obéissant » ; alors que celui qui désapprouve cette idéologie destructive et, puisqu’il croit en ces valeurs que le nouveau capitalisme veut détruire, est « obéissant », celui-là même est donc en fait « désobéissant ».

Les jeunes qui ont fait 68 ont déjà offert un modèle de « désobéissance » (manque de respect, dérision, mépris de la pitié, banditisme idéologique « somatisé ») qui aujourd’hui n’est valable en réalité, que pour les criminels de droit commun, qui sont une masse, et pour les masses de ces criminels en puissance que sont toujours ceux qui, (…), ont subi une perte de valeurs.

La « destruction » est en définitive le signe dominant de ce modèle de fausse « désobéissance » en laquelle consiste désormais la vieille « obéissance ».

« Pannella et la dissidence » dans Lettres luthériennes, op. cit., p. 90-95

Et contre cela, Pasolini en 1975, comme Alexandre en 2020, lutte encore par humanisme – ce vieil humanisme qui menace de disparaître en même temps que l’Homme :

La régression et la détérioration ne doivent pas être acceptées, fût-ce avec une indignation ou une rage qui, dans ce cas précis, et contrairement aux apparences, sont des mouvements profondément rationnels. Il faut avoir la force de la critique totale, du refus, de la dénonciation désespérée et inutile.

Si quelqu’un accepte, dans un esprit réaliste, une transformation qui n’est que régression et dégradation, cela veut dire qu’il n’aime pas ceux qui subissent cette régression et dégradation, c’est-à-dire les hommes en chair et en os qui l’entourent.

« Gennariello » dans Lettres luthériennes, Paris, Seuil, coll. Points, 2000, p. 34

L’actualité de ces textes de Pasolini, et de ses textes en général, est tellement criante que c’en est troublant. Pour le verre à moitié plein, on se dira que le nouveau capitalisme de la « destruction » est encore en court avec le capitalisme vert née péniblement de l’arnaque climatique vendue dès les années 1970 et le Club de Rome – cinquante ans que le bon sens résiste, on ne peut pas dire que la « révolution de droite », comme l’appelle le communiste Italien des années 1960-1970, soit très rapide. Certes des magouilles sont passées par là en 2001 et 2020 mais on peut dire de ce point de vue que le projet patine. On se dira aussi que les jeunes soumis à la propagande majoritaire venue des EUA, s’opposent encore sourdement à la norme chrétienne, qui résiste étrangement dans le fonds culturel et anthropologique de nos pays, malgré le sabordage de l’Eglise catholique dans les années 1960.1 La “common decency” semble donc faire de la résistance (à défaut de contre-révolution radicale qui reviendrait à sa source : 1789) Pour le verre à moitié vide

Plus loin encore dans le XXe siècle, dans Brave New World [1934], Huxley devançait le fait que les élites industrialo-religieuses n’ont pas besoin de beaucoup de membres instruits et dans le roman le système crée des individus de différents niveaux, de α à ε, les ε étant vraiment à la limite d’être débiles.

En gros, après avoir eu besoin d’une classe moyenne cultivée pour travailler dans ses usines, la bourgeoisie – via la franc-maçonnerie – et les élites religieuses juives désireux d’être le dernier peuple instruit et véritablement humain qui contrôlera les Goyim, n’ont plus besoin que de gueux pour des petites tâches, et ont liquidé culturellement la classe moyenne en créant une déséducation mondialiste et en généralisant la culture diffusée par Hollywood (aux mains de qui on sait).

Note

  1. L’attaque du paganisme nazi dans les années 1930 est bien plus vieille et n’a duré que moins de dix ans. ↩︎

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