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Billie Eilish, l’enfant programmée
Billie Eilish est le pseudonyme d’une jeune fille de 17 ans – fille d’un couple d’acteurs, scénaristes et musiciens, et sœur d’un auteur-compositeur, parait-il connu, Finneas (O’Connell) -, dont on prépare l’opinion à ce qu’elle soit la grande vedette de l’année 2019, dans un processus auto-réalisant typique. Si on en croit Alexandre Lebreton, après avoir signé chez Interscope Records1 en 2016, il semblerait que la fille de la famille ait été sacrifiée sur l’autel du succès et qu’elle soit devenue une esclave MK-Ultra, avant éventuellement de devenir grande prêtresse. Elle n’est pas la seule dans ce cas-là et c’est pourquoi un article plus général développe ce sujet, sur ce site : « Pourquoi le luciférisme se montre tant dans les vidéoclips ? »
En tout cas, son dernier vidéo-clip en date2, “Bury a friend” (« enterre un ami »), dont je laisse à Alexandre Lebreton3, via la vidéo ci-dessous, le soin de l’analyser, n’ayant rien à rajouter,4 raconte dans un dévoilement exoésotérique, comment elle a vendu son âme au “Diable”, c’est-à-dire à l’industrie musicale. Tout d’abord le clip :
Et son analyse par Alexandre Lebreton :
Musicalement, cela m’évoque du Massive Attack, avec ses voix rauques qui trainent, sur un rythme lent mais version film d’horreur, avec des cris stridents et des ambiances angoissantes.
Graphiquement, le clip de “Bury a friend” me fait penser à trois clips.
Tout d’abord, celui de Sia, “Chandelier”, qui montre aussi l’histoire d’une enfant dans une maison vide, qui doit boire, qui doit vivre comme si demain n’existait ou qui “sent l’amour” ; et plus généralement l’ensemble des chansons de 1000 Forms of Fear [2014] et This is Acting [2016].
Ensuite celui de Panic! at the disco, “This is a Gospel” [2013] où le chanteur Brendon Urie subit une opération par des mystérieuses mains, comme la jeune Billie :
A la fin de son “Evangile” pour ceux qui sont « tombés », le playboy va vers la lumière :
Enfin, pour mieux devenir un démon trois ans plus tard, dans le clip d’“Emperor’s New Clothes” qui constitue très explicitement la suite de celui de l’Evangile lugubre. Même fin que la gamine martyrisée qui a vendu aussi son âme au Diable et termine guère moins moche :
Enfin, le sort de ces marionnettes est le même que celui de la petite fille dans un clip d’un groupe polonais, Baphomet, qui vomit dans un micro dans une esthétique gore-gothique. Ici, mais en plus monstrueux encore, on assiste à la même transformation d’une petite fille/agneau pourchassée, en monstre-démon, avec des images violentes dignes, là encore, d’un film d’horreur. Le groupe Baphomet semble ici prendre du plaisir à cette immolation de l’agneau et l’avènement d’un Antéchrist féminin annoncé par les trompettes de l’Ange Gabriel… [Attention, il s’agit ci-dessous de la version non-adoucie, c’est très laid]
Visuel, qui n’est pas sans rappeler là encore, et pour retourner à notre mouton initial, celui de Billie Eilish – enfant mineure, rappelons-le – dans “When the party is over”,6 qui boit un liquide noirâtre et se met à saigner des yeux, dans un costume hospitalier de folle enchaînée…
Difficile de penser que ce clip parle pas simplement de mal-être adolescent typique… Et est-ce cela que les petites adolescentes prennent pour modèle ou aiment écouter ? Est-ce cette déchéance glauque qu’on veut les faire s’identifier ?
Ce qui attend la petite, plus tard
Le déclenchement intempestif ?
Ici ce sont des jeunes filles (ou un jeune homme, mais les exemples pourraient être multipliés) qui sont réduites à devenir des démons, mais on trouve aussi des clips mettant en scène des femmes plus mûres. Si elles arrivent tant bien que mal à gérer les troubles causés par les traumatismes qu’on leur a infligé pour devenir des êtres possédées, leur programmation reste toujours instable, nécessitant prise répétée de drogues et une programmation continue.
Elles peuvent connaître aussi des crises, et certains de leurs troubles mentaux peut se déclencher de manière intempestive7 :
La bande-son de cette publicité, avec un visuel là aussi explicite qui parle bien d’un « cerveau mutant », car traumatisé jusqu’à devoir se scinder, comme le décrit Alexandre Lebreton :
Dans tous les cas, ça ne transpire pas la joie de vivre, le fait de devenir un mutant… Marvel remboursez les billets, vous mentez, il n’y a rien de cool, dans la vraie vie on ne sauve pas le monde mais on est juste une catin, une paumée, une droguée, une personne dérangée et instable quand on a été conduit à la “mutation”… Car, non, cette publicité ne parle pas simplement d’une jeune femme sexy qui s’ennuie à mourir lors d’un dîner et pète symboliquement une durite, comme on a tous rêvé de le faire de temps en temps… Le morceau s’appelle bien « cerveau mutant » et la pochette contient le même œil que chez Kenzo :
Difficile de ne pas penser que les trois projets (le flacon du parfum, la publicité et la musique) n’ont pas été pensés dans un même tout.8
La femme mure et sa piqure de rappel
Même plus tard, lorsqu’elles ont vieilli et qu’elles ne servent plus de prostituées pour l’antiélite, elles peuvent toujours être rattrapées n’importe quand, afin de recevoir une “piqure de rappel”, faire en sorte que les murs amnésiques qui se sont mis en place pour permettre à l’individu de survivre mentalement aux horreurs qu’on lui a fait faire, restent en place. Ici la jeune femme est attaquée par un drone qui va la posséder dans un vaudou très technologique :
Bref, pour retourner à notre mouton initial, sacrifié à cette industrie de l’horreur rituelle, la petite Billie Eilish aura ses quelques années de gloire et de tristesse. Souhaitons-lui bonne chance. Et souhaitons à nos sociétés que ces pratiques disparaissent, à commencer par ne pas consommer ce genre de produits qui nous rendent complices si nous les voyons et ne disons rien.
Notes
- La maison de disque de Lady Gaga. ↩︎
- En février 2019. ↩︎
- Auteur du livre MK. Abus rituel et contrôle mental [2016], que j’ai lu et recensé sur ce site. ↩︎
- Sinon que Enya comme musique, ce n’est pas très heureux, mais, enfin, c’est un détail. ↩︎
- La ressemblance n’est pas flagrante, mais tout l’album Heligoland [2010] est sur un faux rythme de la sorte, pas vraiment dansant, avec ces voix sombres (voir aussi “Splitting the atom”) et des chansons sans vraies fins. ↩︎
- Chanson beaucoup plus Lanadelreysienne, à la limite de la niaiserie. ↩︎
- On peut aussi les déclencher de manière volontaire, à l’aide de déclencheur, comme c’est le cas pour les esclaves programmés comme des candidats mandchous. ↩︎
- Mais je n’ai pas fait de recherches pour voir si l’hypothèse était vérifiée ou non, n’hésitez pas à me dire en commentaire, si vous en savez plus. ↩︎
Photo d’entête : “rarezas” par Paula Fernández