Panic! at the disco, le groupe du playboy Brendon Urie1, n’est pas plus intéressant que les autres pions qu’utilise l’industrie sataniste du divertissement. Musicalement c’est efficace et mièvre, c’est-à-dire que ça rentre par une oreille et sort par l’autre tout aussi rapidement, comme une diarrhée musicale ingérée et ressortie sans efforts. Les vidéoclips de ce groupe ressemblent à bien d’autres et c’est pourquoi la théorie est traitée sur une page générale : « Pourquoi le luciférisme se montre tant dans les vidéoclips ? »

Personnellement, musicalement, et dans le genre, je préfère largement Queen of the Stone Age, même si les contenus des clips sont tout aussi tendancieux. Ils sont néanmoins un rien moins explicites, surtout qu’ici les réalisateurs racontent la même histoire d’un clip à l’autre, réalisant, de fait, une véritable mini-série.

« Ceci est un évangile » [2013]

« Ceci est un évangile » [2013]2, clip réalisé par Daniel Cloud Campos, montre comment on fabrique un individu dissocié3 en le violentant durement – d’abord scientifiquement puis avec un rituel de mise à mort et de renaissance symbolique.

“This is gospel”

Jusqu’à ce qu’un alter se sépare de lui-même et aille dans la “lumière” :

Fuite vers la ‘lumière’ de l’individu traumatisé.

On note la rengaine en fond, nous apprenant que « ceci est la vraie vie », pour ceux qui penseraient que c’est de la fiction un peu bébête et bourrée de provocations satanistes pour faire le buzz avec du contenu sulfureux et cool. On est d’ailleurs dans la même imagerie que dans « Enterrer un ami » de Billie Eilish :

Des mains sorties de nulle part (les handlers) réaniment la marionnette…
Les mêmes mains martyrisent une adolescente mineure pour la faire entrer pleinement dans le cercle de leur secte…

Les paroles de “This is gospel” :

FrançaisAnglais
Ceci est un évangile pour ceux qui sont tombés This is gospel for the fallen ones
Enfermé dans un sommeil permanent Locked away in permanent slumber
Assemblant leurs philosophies Assembling their philosophies
De morceaux de souvenirs brisésFrom pieces of broken memories
Oh, c’est le battement de mon cœur, c’est le battement de mon coeur (2x)Oh, this is the beat of my heart, this is the beat of my heart (2x)
Les dents grinçantes et les langues criminelles conspirent contre vents et maréesThe gnashing teeth and criminal tongues conspire against the odds 
Mais ils n’ont pas encore vu le meilleur de nousBut they haven’t seen the best of us yet
Si tu m’aimes laisse-moi partir (2x)If you love me let me go 
Parce que ces mots sont des couteaux qui laissent souvent des cicatrices ‘Cause these words are knives that often leave scars 
La peur de tomber en morceaux The fear of falling apart 
Et à vrai dire, je n’ai jamais été à toi And truth be told, I never was yours 
La peur, la peur de tomber en morceauxThe fear, the fear of falling apart
Oh, c’est le battement de mon cœur, c’est le battement de mon coeur (2x)Oh, this is the beat of my heart, this is the beat of my heart 
Ceci est un évangile pour les vagabonds, This is gospel for the vagabonds, 
(Ceux qui ne font jamais rien de bien ?), insupportableNe’er-do-wells, insufferable…

Il s’agit donc de la mauvaise parole des gens « qui sont tombés » dans de mauvaises mains, des « dents grinçantes » aux « mots [comme] des couteaux qui laissent souvent des cicatrices » et des « langues criminelles [qui] conspirent », des êtres dissociés qui n’arrivent pas à « s’assembler », perdus avec plusieurs personnalités et comme des zombies endormis qui peinent avec leurs « morceaux de souvenirs brisés », qui ont « peur de s’effondrer » et doivent fuir même ceux qu’ils aiment. Tu te convertis ? Euh…

« Les nouveaux habits de l’empereur » [2016]

Trois ans après, Daniel Cloud Campos reprend sa série et réalise « Les nouveaux habits de l’empereur » [2016], qui raconte très explicitement, par la reprise d’un extrait de musique et de quelques images du clip précédent, la suite de l’histoire. Ici, l’individu dissocié qui s’est protégé de son trauma par une décorporation et/ou une fragmentation de sa personnalité, a bien débloqué une connaissance de dimensions de la réalité, cachée aux humains non-torturés méthodiquement, mais il est tombé dans l’obscurité. Laissant une vacance en lui-même une entité, peut-être Satan en personne, a pu prendre place dans son âme. L’individu donnant sa vie à cette entité, se voit changé physiquement et se vit conféré des pouvoirs surpuissants. Or ces pouvoirs sont au service du projet politique de ‘Satan’, décidé à régner à la tête d’un empire de mille ans.

Et ce, toujours dans cette ambiance de violence, d’horreur et d’humour mêlés, afin de montrer des horreurs en les saupoudrant du sucre de la rigolade et du second degré :

Emperor’s New Clothes

Après les images, les paroles :

Bienvenue à la fin des ères 
Welcome to the end of eras 
La glace a repris vie 
Ice has melted back to life 
J’ai fait mon temps et purgé ma peine 
Done my time and served my sentence 
Habille-moi et regarde-moi mourir 
Dress me up and watch me die 
Si ça fait du bien, c’est bon 
If it feels good, tastes good 
Ça doit être à moi 
It must be mine 
Dynastie décapitée 
Dynasty decapitated 
Vous pourriez voir un fantôme ce soir
You just might see a ghost tonight
Et si vous ne savez pas, maintenant vous savez
And if you don’t know now you know

Je reprends la couronne 
I’m taking back the crown 
Je suis tout habillé et nu 
I’m all dressed up and naked 
Je vois ce qui m’appartient et je le prends (celui qui trouve garde, les perdants sont des pleureuses) 
I see what’s mine and take it (Finders keepers, losers weepers) 
Oh oui 
Oh yeah 
La Couronne 
The crown 
Si proche que je peux la goûter 
So close I can taste it 
Je vois ce qui m’appartient et je le prends (celui qui trouve garde, les perdants sont des pleureuses)
I see what’s mine and take it (Finders keepers, losers weepers) 
Oh oui
Oh yeah

Sycophants sur des canapés en velours 
Sycophants on velvet sofas 
Demeures somptueuses, vin millésimé 
Lavish mansions, vintage wine 
Je suis tellement plus que royal 
I am so much more than royal 
Arrache ta chaîne et masse tes yeux 
Snatch your chain and mace your eyes 
Si ça fait du bien, c’est bon 
If it feels good, tastes good 
Ça doit être à moi 
It must be mine 
On se souvient toujours des héros 
Heroes always get remembered 
Mais tu sais que les légendes ne meurent jamais
But you know legends never die
Et si vous ne savez pas maintenant, vous savez
And if you don’t know now you know

« Dévot de L.A. » [2016]

Enfin, à la fin de tout ça, on entend le le grognement du démon qu’est devenu le chanteur dissocié et qui sert maintenant le règne de Satan.4 Celui-ci, au tout début de « Dévot de Los Angeles » [2016], kidnappe une jeune fille dans un champ. Par-là, l’industrie sataniste montre comment elle utilise des enfants (souvent d’une génération à l’autre quand il s’agit d’en faire des membres de l’antiélite), qu’elle convertit ou formate pour la faire servir son culte satanique. Comme ce clip est des plus explicite, je lui est consacré un article entier : « “L.A. Devotee” de Panic! at the disco : lavage de cerveau sataniste, mode d’emploi »

« Dis Amen » et « Grandes espérances » [2018]

Un autre exemple de Panique ! à la discothèque. Dans « Dis Amen » [2018] (remercie le Diable et loue-le) de l’album Prie pour les mauvais, le playboy vole la clef du Diable avant de tuer une vingtaine de voleurs venus “visiter” sa maison, dans une scène là encore baignant dans la violence stupide5 mêlée à un faux humour par distanciation, totalement éculé :

Tout ça pour dire que c’est samedi et que le jeune homme sait que c’est le jour de la semaine où les jeunes occidentaux sortent en boite pour essayer d’aller coincer une fille dans leur lit. C’est beaucoup pour une histoire d’hormones qui veulent leur assouvissement hebdomadaire. Mais qu’en retiendront les jeunes ? Que le Diable donne des pouvoirs super cool.

D’ailleurs, il confère même la possibilité de faire des miracles dans « Grandes espérances », clip qui contribue à l’œuvre de séduction de la jeunesse, Brendon Urie, esclave de ses maîtres, étant ici une sorte de faux Jésus réalisant un miracle sur fond d’une chanson irritante, ou plutôt une version pop-nunuche du Méphistophélès de Goethe, chaque petit cerveau séduit par cette tambouille étant quant à lui le Faust dont on attend la conversion volontaire6 :

High Hopes

Au-delà de cette merdouille calibrée pour la diffusion de masse, ce qui est à noter dans tout ceci, au-delà de Billie Eilish, Brendon Urie, Lady Gaga, Taylor Swift, etc., c’est l’unicité de la narration de tous ces clips, qui visent à créer une vraie contre-culture antichrétienne unifiée, sans jamais expliquer tout le mal que fait le satanisme sous ses habits de fête et de (faux) pouvoir.

Enfin, au final de ce petit parcours dans cette série de clips présentés (ou imposés)7 par l’industrie du divertissement de masse, j’ai noté cette croix renversée dans le clip de “High Hopes”.

Croix renversée sur le toit d’un bâtiment américain

Ça sera donc l’image de la fin, cette pauvre croix sataniste au milieu d’un logo de groupe saturé d’ésotérisme qu’on ne cherchera même pas à comprendre tellement il est dérisoire. J’ai assez pitié de ces gens qui n’ont rien d’autres à faire que d’inverser les symboles du Christianisme, qui ne peuvent que s’opposer, qui n’ont d’autre projet que la perversion d’un ordre millénaire et sa destruction. Certes, je sais bien que des lucifériens ont un projet constructiviste pour le monde, qui n’est que le projet babélien de la Genèse, mais le satanisme fondé sur l’exemple d’un ange déchu, narcissique et jaloux qui n’a rien pu faire d’autre que de détruire ce qu’il était incapable de construire lui-même, est pitoyable. C’est sans doute ce qu’il faut retenir de cette poupée de chanteur, de ses manipulateurs, de cette industrie du divertissement, ses chansons qui restent dans la tête et ses clips qui veulent séduire, de leurs efforts désespérés pour mettre fin à la grandeur de l’Evangile, le vrai, celui qui est pour tous, même les Juifs, les déchus, les fragilisés, les séduits par la tentation d’un pouvoir que l’être humain ne peut maitriser, ceux qui croyaient régner avec le Malin et qui ne sont que ses possédés8. Pauvre de toi Bendon Urie, qui n’es rien d’autre qu’un pantin détruit.

Notes

  1. On note qu’en 2004, à la naissance du groupe, le noyau dur était composé de deux amis d’enfance et deux “pièces rapportées”. 11 ans plus tard, il ne reste plus que le chanteur, sans doute le seul à avoir signé un pacte avec les diables de l’industrie qui lui ont promis la gloire au prix de son âme. ↩︎
  2. Un évangile inversé, puisqu’il ne s’agit pas d’une bonne parole mais d’une parole de mort, mauvaise à celui qui s’y adonne. ↩︎
  3. Le protagoniste semble tout de même bien trop âgé, puisque c’est sur les enfants et leur cerveau malléable qu’on obtient les meilleurs “résultats”. ↩︎
  4. Je garde le nom de Lucifer pour une figure plus lumineuse, car ici, il s’agit de faire le mal pour le mal et il n’y a rien qui pourrait ressembler à un programme émancipateur pour l’humanité tenue en esclavage par les religions établies… ↩︎
  5. Qui me fait penser à l’odieux film Logan, sorti en 2017, et sa violence gratuite omniprésente. ↩︎
  6. Et sinon, pour certains, on ira les chercher et les kidnapper comme le montre le clip de “L.A. Devotee”, car la secte a besoin de chair fraiche pour assouvir sa pédophilie systémique. ↩︎
  7. N’oublions pas que les puissants producteurs adorent nous montrer que les artistes sont dans leurs mains, et qu’ils peuvent faire et défaire des carrières à volonté, comme Un fauteuil pour deux le montrait de manière très générale. ↩︎
  8. On ne sort jamais gagnant des pactes qu’on fait avec des êtres bien plus forts que nous autres simples humains. Goethe et son Faust, le mythe du Golem, Frankenstein de M. Shelley, etc. sont là pour nous le rappeler. C’est un peu comme ces arnaques où on vous fait croire que vous avez gagné une grosse somme d’argent sans rien faire. C’est impossible. L’argent se gagne, tout paresseux sera châtié par l’entourloupe. Se vouloir surhumain, c’est pareil : on perd à tous les coups son âme et on ne fait rien de bon, ni pour soi ni pour les autres, ce n’est même pas un sacrifice utile. ↩︎

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