Mohamed Merah aurait été un agent double manipulé

Mohamed Merah : un agent double DCRI/DGSE manipulé par les services du renseignement français.

C’est ce que prouvent des notes de la DCRI auxquelles ont eu accès Le Monde. Des notes qui n’ont jamais été déclassifiées et adressées à la justice.

Elles montrent d’abord que le renseignement français savait tout du profil du tueur de Toulouse dès 2012 et qu’ils ont laissé faire. L’ancien patron du renseignement intérieur toulousain, Christian Ballé-Andui, avait alerté sur sa probable implication dans les attentats, mais personne ne l’a écouté. Pourtant, ses conseils auraient sans doute évité la tuerie de l’école juive Ozar Hatorah. Dès juin 2011, Christian Ballé-Andui demande que soit « judiciarisé le dossier Merah », mais la DCRI s’y refuse. Merah est également pisté par les services depuis 2006, mais sa surveillance s’arrête inexplicablement fin 2011.

Sans doute parce que Merah était un informateur de la DCRI, bénéficiant d’une « liberté de mouvement en échange d’informations précieuses », en lien « avec un correspondant DCRI ». Ce que confirme Yves Bonnet, ancien patron de la DST : « Merah avait manifestement des relations avec la DCRI comme on l’a appris à travers les déclarations du du chef de la DCRI, Bernard Squarcini. C’est-à-dire qu’il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Alors appelez ça “correspondant”, appelez ça “officier traitant”… […] Or avoir un correspondant ce n’est pas anodin. »1

Ce qui lui aurait permis notamment d’être introduit en Israël par la DGSE via la Jordanie, avec la bénédiction de son directeur Erard Corbin de Mangoux, proche de Sarkozy. Il serait ensuite revenu en Jordanie d’où il se serait envolé pour l’Afghanistan. But de l’opération : « prouver au réseau djihadiste sa capacité à passer à travers la frontière avec un passeport européen », selon Daniele Raineri du quotidien Il Foglio.

Les services israéliens ont confirmé à Reuters que Merah s’était rendu trois jours en 2010 en Cisjordanie à partir de la Jordanie, confirmant une info donnée par Bernard Squarcini. De ce fait, Éric Denecé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, souligne : si Merah « était suivi par la DCRI, ses déplacements étaient forcément connus des services de renseignements français ». Comment se fait-il d’ailleurs qu’une carte d’un membre du GSPR ait pu être retrouvée dans la voiture de Merah ?

Le Monde révèle même que Merah se serait filmé, peu avant sa mort lors de l’assaut, en révélant qu’un de ses amis, Zouheir, qu’il pensait être un djihadiste, était en réalité un agent du renseignement qui le manipulait. « Tu m’as envoyé en Irak, au Pakistan et en Syrie pour aider les musulmans. Et tu te révèles finalement un criminel et un capitaine des services français. J’aurais jamais cru ça. Va en enfer espèce de traître ! Je ne te pardonnerai jamais. Vous allez me tuer sans aucune raison. C’est vous qui m’avez entraîné dans cette situation. » (quotidien arabophone Echourouk et AFP).

Ce que confirme l’avocate française Isabelle Coutant-Peyre, qui assiste l’avocate algérienne de la famille Merah. D’où « la liquidation » de Mérah, pour ne pas révéler le fiasco et la manipulation des services français. Sachant que la DGSE a acheté le silence du père Merah, détenteur des vidéos, pour 30.000 € parce qu’il portait plainte contre la hiérarchie policière pour « meurtre aggravé » de son fils (Times of Israël).

Ce que dénonçait aussi Marc Granié, CRS pendant 35 ans, ancien Béret rouge chargé de la protection des hautes personnalités à l’Elysée, dans une vidéo :

Marc Granié, en compagnie d’Eric Fiorile

Il faut savoir que les Américains avait intercepté Merah dans le pays où il s’entrainait pour le djihad, qu’après cette interpellation, les autorités US ont contacté la France qui a répondu : « Laissez-le ». Merah était un agent qui travaillait pour la France et qui par la suite fut assassiné.

Src : https://twitter.com/MDIALIBREVRIFI1/status/1744076468043305053

Aller plus loin

FLEUROT Grégoire, « Comment Mohamed Merah est «devenu» informateur des “services” », Slate, 27 mars 2012

JORDANOV Alex, Merah : L’itinéraire secret, Nouveau Monde Edition, 359 p., 2015, 19 €

PELLETIER Eric et PONTAUT Jean-Marie, Affaire Merah: l’enquête, Michel Lafont, 251 p., 2012

REISINGER Marc, Opération Merah : Un « coup » d’Etat ?, éd. Kindle

Note

  1. Thierry Meyssan rajoute dans Sous nos yeux [2017], le nom de cet agent : « bien qu’il n’y ait aucune preuve de [l’existence d’un groupe Khorasan d’Al-Quaïda en Syrie], la presse états-unienne affirme qu’il est dirigé par un artificier des services secrets en mission, David Drugeon, ce que le ministère français de la Défense dément. Par la suite, la presse états-unienne affirme que Drugeon a formé pour le compte des services secrets français Mohammed Merah (…) et les frères Kouachi (responsables de l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris.) » [p. 153] ↩︎

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