Au XXe siècle, avant que le communisme et ses rejetons soient déconsidérés partout sauf dans les endroits (comme en Chine) où il a réussi à muter de manière à ne garder que la devanture rouge quand l’intérieur enferme un magasin capitaliste, fût-il autoritaire, les paumés du monde moderne et laïque allaient s’inscrire à des guérillas qui leur promettaient de vivre le grand frisson de la lutte armée, le scoutisme avec le sérieux de la mort, la Guerre de Troie avec à choisir qui d’Achille ou d’Hector ils pourraient reprendre le flambeau, une scène de théâtre grandeur nature où ils incarneraient les héritiers d’une longue lignée de personnages buvant à la source d’Eschyle et goûtant aux mânes de Racine  !

Mais les masses sont ingrates, les faits politiques plus rebelles que les rebelles eux-mêmes qui transforment toutes les utopies en dictatures économiquement égrotantes, le Divin fait un meilleur client à qui vendre sa force de travail pour apaiser son besoin d’héroïsme. Sans doute qu’aujourd’hui Ernesto Guevara, après avoir trainé en cachette sur des sites djihadistes serait aujourd’hui parti pour aider Abou Bakr Al-Baghdadi à créer son califat en Irak et Syrie…

Photo d’entête : “Torn Poster” par Arthur John Picton.

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