Après avoir fait siens les codes vestimentaires des prostituées, s’être tatouée comme les marginaux d’hier, je redoute le moment où, à la fin du cycle, la masse des gens normaux, lassée, en quête de nouvelles nouveautés, se dira que les vrais punks à suivre étaient finalement des Robespierre, Ayatollah Khomeini1 ou Thérèse de Lisieux.
Je trouve déjà triste cette jeunesse qui ne pense qu’à
- défendre des acquis sociaux,
- qui craint les accords futurs de libre-échange, sans les avoir lus évidemment, juste par peur
- qui se cabre dès qu’on parle de changement climatique et qui au lieu de se dire qu’on va s’adapter, innover, créer de nouveaux passages dans les voies ‘libérées’ au nord de la Russie, alors qu’à une époque les filles auraient mouillé devant le premier homme qui leur aurait parlé de changement (« oh, un révolutionnaire ! »)
- qui mène des guerres de retranchés déjà nostalgique d’un passé fixé pour toujours dans ses rêves
Je ne sais pas si la génération d’avant était plus maline, à battre le pavé pour chercher la plage, à aller faire la mariole à Katmandou, à brasser du vent et des espoirs échoués dans les mêmes bureaux que ses parents, mais enfin… et voilà, me voici aussi englué dans les « jeunes c’était mieux avant »… Comment en sortira-t-on ?
Note
- Michel Foucault, si tu me lis… ↩︎
Photo : “Contrasts” de Neil Moralee.