Comme la plupart des films hollywoodiens, X-men: Apocalypse [2016] n’est qu’un film de propagande subliminale, destinée à faire gober des idées politiques ou civilisationnelles en même temps que des popcorns.

Ce nouvel épisode de la franchise X-men a été réalisé par Bryan Singer, aussi au scénario en compagnie de Simon Kinberg, Michael DoughertyDan Harris, et dont il faut ici signaler qu’il est Juif1 si on veut comprendre ce qui se trame derrière les effets spéciaux et la musique de fanfare. D’ailleurs, Singer a tourné un film-documentaire consacré au conflit colonisateurs racistes vs. Palestiniens2 du point de vue d’un arabe en pays d’apartheid, les deux projets pouvant probablement être vus comme un diptyque. Le film de 2016 met en scène trois camps, comme autant de représentants des trois grandes religions du Livre :

  • Magnéto, mutant dont les pouvoirs3 se sont révélés à Auschwitz4 et qui a été pris en charge par les Nazis allemands5 désireux de contrôler ses pouvoirs, est donc le Juif. Il ne croit pas dans la cohabitation possible avec les simples humains et professe la mise en esclavage ou l’élimination de ceux-ci, au nom, bien sûr, de la sauvegarde des pauvres mutants persécutés.
L’affiche du film. Mais qui paye encore pour se faire laver le cerveau ?

Notons que le film présente une distribution des camps bien plus simpliste que dans l’univers marvellien créé dans les années 1960 par des auteurs principalement juifs. Dans l’univers en bande-dessinée, Xavier et Magnéto sont aussi des adversaires et amis, qui divergent sur la tactique à suivre pour défendre leur groupe d’opprimés, mais c’est l’opposition entre Martin Luther King, le pacifiste chrétien (mais financé par des Juifs) et Malcolm X (le Musulman) qui servait de schéma à leur opposition/complicité ; richesse des nuances entre les choix tactiques des uns ou des autres qui faisaient le sel de ces histoires spectaculaires mais échappant souvent au manichéisme de beaucoup d’autres histoires de super-gentils contre des super-vilains. Tout comme les mutants (et c’est le cas dans le film) sont présentés comme des êtres forts et faibles à la fois, doués de pouvoir mais persécutés et en proie à de nombreux doutes, leur don étant aussi leur damnation. Ce qui les rapproche tout de même bien plus du martyre du peuple auto-élu que des esclaves noirs américains. Disons, qu’au fond, Xavier est un Juif renégat (Jésus) ou un Travailliste proche de Shimon Peres, quand Magnéto est un membre du Likoud, descendant de Zeev Jabotinsky, du Betar, de la Ligue de Défense des Juifs, voire de Theodore N. Kaufman, celui qui voulait castrer chimiquement la race allemande…

Il y a aussi, certes, des mutants mauvais dans l’univers marvellien, mais tous poursuivent des projets grandioses, messianiques et politiques, ou sont des serviteurs de plus puissants qu’eux et qui, eux, ont aussi ces types de projets. Ce ne sont jamais des sales types qui profitent simplement de leurs pouvoirs pour faire du mal à plus faible qu’eux ; le mutant est un gentil despote éclairé ou un gentil persécuté, et les mutants ne se méprisent pas entre eux comme c’est le cas dans des groupes sociaux opprimés mais très hétérogènes, comme la nébuleuse LGBTQI(etc.). Apocalypse, malgré sa force, parait d’ailleurs faire partie de cette catégorie de mutants subalternes, qui doit être compris en regard de la Kabbale. D’une part, il tient des propos assez contradictoires, sortant les bombes nucléaires de leurs abris et semblant vouloir arrêter toutes les guerres (protéger l’humanité d’elle-même en quelque sorte). Puis au lieu de se poser comme empereur capable d’imposer une Pax Mutanta mondiale, il veut détruire la plupart de cette humanité pour n’en garder que les meilleurs, tel un Yahvé demandant à Noé de sélectionner quelques êtres et vouant à la destruction tous les autres. D’autre part, il représente les Musulmans qui, pour beaucoup de Juifs, sont des marionnettes du Judaïsme à lancer contre les Chrétiens pour faire advenir la Troisième6 Guerre mondiale, Armageddon prélude à la venue du Messie. Il semble bien qu’il soit dans une dialectique au-delà du Bien et du Mal, pourvu qu’il serve l’Histoire et la survie des forts, d’essence kabbalistique. Lorsque Jean Grey, la jeune télépathe de l’école de Xavier, révèle toute sa puissance en réveille le pouvoir du Phénix qui était en sommeil en elle, pour détruire Apocalypse, celui-ci s’écrit, « tout est révélé ! », ce qui est peut-être aussi une intention méta-cinématographique de la part des scénaristes, disant aux spectateurs que tout arrivera comme cela, que la destruction des Musulmans provoquera le retour du mashia’h. Dans le scénario, Apocalypse ne serait ainsi que la catastrophe tapie dans les entrailles de l’Histoire, marionnette tenue par des fils invisibles, qui provoque la venue de la Fin des temps, comme Judas, disciple préféré et investi de la première grande mission par Jésus, permet la mort/résurrection de Jésus dans l’Evangile apocryphe de Judas.

En tout cas, le film de Singer ne s’intéresse qu’aux religions du Livre,  et même lorsqu’Apocalypse suspend dans les airs toutes les bombes nucléaires, puis s’introduit dans le cerveau de tous les êtres humains vivant sur Terre en amplifiant le pouvoir télépathique de Charles Xavier, vers 1h10 du film, seuls des instantanés d’Américains

d’Orthodoxes

et d’Africains

apparaissent à l’écran, et ni les Brésiliens, ni les Indiens, ni les Chinois ne sont représentés une seule fois dans le film ! Celui-ci se déroule dans les années 1980, et le monde est encore mené par deux grands blocs, Occident (EUA + Europe) / URSS, lorsque l’Empire Ottoman n’existe plus, quand l’Iran et l’Irak se faisant la guerre ne sont pas là pour faire briller la grandeur de la Perse et de Babylone, quand la Chine n’a pas encore émergé de son chaos maoïste et l’Inde n’est pas encore une puissance nucléaire, mais tout de même, ne serait-ce qu’en terme de population, la majorité des humains est ici niée, sans qu’on puisse croire deux secondes que ce soit pour des raisons budgétaires. Vu des collines de Los Angeles, ces gens-là ne semblent donc pas avoir d’importance et le film est bien cantonné à une question de religions du Livre sans que jamais des forces politiques situées dans des aires où le bouddhisme, l’hindouisme ou le confucianisme règnent, n’aient d’importance dans le destin du monde. Celui se joue quelque part entre Le Caire, Jérusalem et Washington, le reste suivra la marche de l’Histoire…

Le Choc des civilisations

Tout l’enjeu du film est alors de savoir quel camp choisira un Magnéto relativement passif un long moment dans le film, pendant que Chrétiens mutants xaviéristes et mutants musulmans d’Apocalypse se battent. On est dans un choix d’alliances civilisationnelles et plongé au sein d’une lutte fidèle au schéma de « choc des civilisations » dont le crypto-juif néoconservateur Samuel Huntington a prévenu, en 1994, les Occidentaux que lui et ses petits camarades de l’Etat profond des Etats-Unis d’Amérique allaient tâcher de rendre effectif, dans une belle et longue tentative de prophéties assistées par maint manipulations – le 11 septembre 2001 étant de loin la plus réussie et la plus spectaculaire. Si Magneto le Juif choisit Apocalypse, s’en est fini du monde. S’il choisit de s’allier avec les Chrétiens, comme il finira par le faire, le monde parait sauvé (ils ne savent pas que le but de tout cela est de réveiller le Phénix). Le salut de l’Occident passe donc par l’alliance avec le monde juif et spécialement les Sionistes dont le Quartier général est en Palestine, fort de bombes nucléaires qu’ils ont réussi à développer en toute illégalité et avec la complicité de la France, de l’Angleterre et sans doute de l’aveuglement volontaire des EUA, en volant notamment le savoir développé dans leur corps parasité des EUA, via la complaisance des agents juifs du pays, rapatriés après le choc créé en Europe entre 1933 et 1945.7

Les Musulmans, eux, sont les méchants. Certes, on dira ici qu’il s’agit de certains Musulmans, qu’il s’agit ici d’une allégorie de Daesh et que les alliés saoudiens ou d’autres Musulmans compatibles avec le Sionisme, sont représentés par Tornade l’égyptienne, qui change de camp à la fin du film et choisit, elle aussi, l’alliance Xavier-Magneto contre les forces de la destruction, mais enfin l’amalgame est visible et difficilement évitable.

Voilà, donc, ce que je pense que vous deviez comprendre de manière subliminale en regardant ce truc à grand spectacle. J’y comprends que l’OTAN doit servir à lutter contre la Syrie, la Turquie et l’Iran, Washington et Jérusalem menant le flambeau du camp du Bien.

Notes

  1. Du moins de cœur ou de tradition familiale, puisque c’est un enfant adopté dans une famille juive et que je ne sais pas s’il a le bon sang… ↩︎
  2. Annoncé en 2015 mais pas encore sorti en janvier 2018. ↩︎
  3. Il peut déplacer et remodeler tous les métaux autour de lui. ↩︎
  4. Qu’on voit dans la minute de la mémoire présente dans le film. ↩︎
  5. Ce n’est pas un pléonasme. ↩︎
  6. Ou quatrième, si on compte la « Guerre froide » comme la Troisième. ↩︎
  7. Il n’aura échappé à personne que si Albert Einstein a été porté au pinacle par les media, ce n’est pas parce qu’il est cool, tire la langue, a une bouille de vieux papy sympa et a écrit 10 000 citations qu’on lui prête généreusement, et a accessoirement été scientifique, mais bien parce qu’il a joué un rôle dans le développement du projet Manhattan et était un Sioniste convaincu et militant actif ! ↩︎

Photo d’entête : “Bryan Singer” par Gage Skidmore.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *