La cryptocratie désigne un régime dans lequel c’est un pouvoir caché, une oligarchie qui agit dans l’ombre. Ceci peut désigner différents types de pouvoir :

  • une cryptocratie complète, dans le cas où une société secrète dirige un système social défini de manière totalement cachée et non su par les dirigés. Ce serait le cas de l’Occident si la famille Rothschild seule, quelques familles (les « 200 familles »), une élite juive ou sioniste (juifs + évangéliques millénaristes dans le monde anglo-saxon), un Quatrième Reich caché, des Supérieurs Inconnus au-dessus de certains lieu de pouvoir semi-occulte comme le CFR, la Trilatérale, le Bilderberg, etc.), la Franc-maçonnerie

Historique du terme

Le terme a été probablement utilisé pour la première fois par Louis Pauwels et Jacques Bergier dans Le matin des magiciens [1960]. Les auteurs français en font à la fois une tradition retrouvée et un fait spontané.

Nous nous verrons entrer dans l’âge des sociétés secrètes. (…) Nous rentrons aussi dans l’âge des Adeptes. Les Adeptes faisaient rayonner leur connaissance sur un ensemble de sociétés organisées pour le maintien au secret des techniques. Il n’est pas impossible d’imaginer un monde très prochain bâti sur ce modèle. A ceci près que l’histoire ne se répète pas. Ou plutôt si elle passe par le même point, c’est à un degré plus haut de la spirale.
Historiquement, la conservation des techniques fut un des objets des sociétés secrètes. Les prêtres égyptiens gardaient jalousement les lois de la géométrie plane. […] Voyez l’histoire de l’Alchimie. […] De même nous assistons à l’apparition de groupes de techniciens gardant des secrets de fabrication, qu’il agisse de techniques artisanales comme la fabrication des harmonicas ou des billes de verre, ou de techniques industrielles comme la production d’essence synthétique. […] Il y a les clubs, les amitiés et les amours se forment à l’intérieur de la catégorie. Ainsi se constituent des milieux fermés tout à fait semblables aux Guildes du Moyen Age, qu’il s’agisse d’aviation à réaction, de cyclotrons, ou d’électronique. […] On voit se créer une caste plus puissante que les gouvernements et les polices politiques.

[…]

Il est probable que la société secrète soit la future forme de gouvernement dans le monde nouveau de l’esprit ouvrier. Voyez rapidement l’évolution des choses. Les monarchies prétendaient tenir le pouvoir du surnaturel. Le roi, les seigneurs, les ministres, les responsables à sortir du naturel, à étonner par leurs vêtements, leurs demeures, leurs manières. Ils font tout pour être visibles. Ils déploient le plus grand faste possible. Et ils sont présents en toutes occasions. Infiniment abordables et infiniment différents. […] A dater de la Révolution, le pouvoir se réclame de théories abstraites et le gouvernement s’occulte. Les responsables s’emploient à passer pour des gens « comme les autres » et en même temps ils prennent des distances. Sur le plan des personnes comme sur le plan des faits, il devient malaisé de définir avec exactitude le gouvernement. Les démocraties modernes prêtent à mille interprétations « ésotériques ». On voit des penseurs assurer que l’Amérique obéit uniquement à quelques chefs d’industrie, l’Angleterre aux banquiers de la City, la France aux francs-maçons, etc. Avec les gouvernements issus de la guerre révolutionnaire, le pouvoir s’occulte presque totalement. Les témoins de la révolution chinoise, de la guerre d’Indochine, de la guerre d’Algérie, les spécialistes du monde soviétique sont tous frappés par l’immersion du pouvoir dans les mystères de la masse, par le secret dans lequel baignent les responsabilités, par l’impossibilité de savoir « qui est qui » et « qui décide quoi ». Une véritable cryptocratie entre en action.

Le matin des magiciens, Première partie : « la conspiration au grand jour », IV, 120-121 + 128-129

D’autre fois, notamment dans le cas des pouvoirs que procurent l’alchimie ou la connaissance de dimensions psychologiques que ne connaissent pas les simples humains, un devoir, une élite secrète devant protéger l’humanité d’elle-même.

Puis en 1978, l’écrivain Walter Bowart a développé dans son livre Operation Mind Control, l’idée que les États-Unis sont dominés par une cryptocratie cherchant à contrôler les esprits :

La cryptocratie est le gouvernement secret, dont l’identification et la localisation ont été mentionnées lentement et à contre-coeur par le Congrès à travers ses enquêtes sur le Watergate, la CIA, et le reste de la communauté du renseignement.

Operation Mind Control, chap. 1

Cet usage est synonyme de ce qu’on entend souvent par « Etat profond » (“deep State”).