[Attention : brouillon publié simplement pour noter la citation de Revel]

La notion de système, n’a pas particulièrement été utilisée par Hayek, mais permet de bien comprendre l’interrelations de plusieurs rouages fonctionnels, fonctionnant ensemble au point de créer un ordre.

Dans les années 1960 on parlait de « structures », sans pour autant que le terme n’apporte quoi que ce soit à l’idée dénotée, comme le rappelait Jean-François Revel :

L’aisance avec laquelle on trouve [dans les années 1960] des structures partout à condition d’en rester à un niveau propice de généralité évoque les beaux jours du finalisme ou ceux du fonctionnalisme, où universellement se découvrait l’éclatante adaptation de moyen à la fin, de l’institution à la fonction. Cette aisance n’a d’égale que la stérilité du concept dès qu’on lui demande de devenir opérationnel, c’est-à-dire qu’on touche au degré de technicité disciplinaire – et non plus de bavardage interdisciplinaire – où l’on peut parler de recherche effective. On s’aperçoit alors que l’on doit repartir à zéro. Puisqu’il y a des structures en tout, puisque tout est structure, l’exercice de chaque discipline particulière consiste à élucider quelle structure spécifique elle entend se donner pour objet, afin d’avoir un objet. Étant donné l’extension considérable ainsi prêtée au concept de structure, [elle est] pratiquement synonyme de réalité. […] Sa compréhension devient si faible que lui en chercher une équivaut à entreprendre l’inventaire intégral des choses de ce monde. Il en a été ainsi en philosophie dans tous les cas citables d’impérialisme conceptuel : une notion sur laquelle le soleil ne se couche jamais devient un empire vide qu’il faut remplir. Elle est un gigantesque pléonasme ontologique, une tautologie épistémologique d’autant plus encombrante que, vu son caractère, elle ne mérite, logiquement parlant, que le statut de postulat.

Deuxième introduction [1971] de Pourquoi des philosophes ? [1957], 10-11