Même si l’édition numérique offre de nombreux avantages sur le papier, il parait important de garder le plus possible de textes sous forme papier.

D’une part, parce que nous ne savons pas si la prochaine grande guerre (mondiale) qui aura lieu tôt ou tard – et dont la  manipulation sous faux drapeau du 11 septembre 2001 est sans doute le premier coup –, provoquant de fréquentes coupures d’électricité, ne nous laissera pas totalement démunis, tant nous sommes devenus dépendant de l’électricité, nous coupant en même temps de tout savoir, si nous ne pouvons plus allumer nos appareils électriques.

D’autre part, parce qu’il nous faut garder quelque chose de fixe dans un monde liquide. La connaissance des manipulations de photographies ou de textes au XXe siècle, tant de la part des grands services secrets occidentaux que sous l’URSS, chose qu’avait généralisé George Orwell dans 1984 en imaginant des bureaux étatiques consacrés à la réécriture permanente de l’Histoire au sein du Ministère de la Vérité, doit bien nous rappeler le caractère plus que probable de cette possibilité. Nous sommes habitués aujourd’hui à ce que des liens soient coupés sur Internet et que nous tombions régulièrement sur des pages affichant des erreurs 404. Dans la justice, ceci prend la forme des dossiers qui “disparaissent” officiellement des rayonnages des tribunaux et sont volés par des agents mafieux ou francs-maçons, voire les deux, qui travaillent dans les tribunaux (parfois au plus haut niveau), sans que les auteurs ne soient jamais identifiés – et ce à l’heure où le petit peuple est tracé nuit et jour, et à toute heure : comme le Pouvoir est impuissant quand il a besoin de l’être ! Quand ce ne sont pas les preuves qui brûlent dans des labos par accident (mais qu’ils sont nombreux) ou les corps qui sont incinérées le plus vite possible…

Pourtant l’erreur 404 est encore un aveu, puisque, si la ressource n’est plus disponible, il n’en demeure pas moins que l’absence reste visible, là où la disparition pure et simple d’une ressource ne laisse souvent pas de traces. Les ressources disparaissent déjà peu à peu, comme sur Amazon, sans ne laisser aucune trace de leur existence.1

Si demain les Etats s’arrangent pour que nous ne puissions plus avoir d’accès à l’information libre en la détruisant (enfin, ce seront toujours des “terroristes” qui la détruiront), si pour compenser cette perte, l’Etat nous abreuve de propagande officielle gratuite et populaire falsifiée, il faudra avoir gardé loin de tout circuit numérique, loin de tout réseaux sans fil sur lesquels peuvent se connecter des falsificateurs étatiques, loin, même, de tout format numérique conservé sur des ordinateurs possédant un modem capable de les laisser se connecter de manière invisible, et le papier2 sera notre valeur-refuge où il restera quelque chose de fixe.

Tout comme le survivalisme physique que développent certains en matière de ressources alimentaires, il nous faut donc développer un survivalisme culturel des ressources intellectuelles que les Etats et les grandes entreprises voudront faire disparaitre ou falsifier selon la mode du moment, comme c’est le cas pour des pièces comme le marchand de Venise de Shakespeare, ou le Carmen de Bizet dont la fin a été réécrite récemment.

Certes, donc, les formats numériques nous permettent aujourd’hui de travailler mais n’oubliez pas de garder des copies papier dès aujourd’hui, qui, même si elles ne paraissent pas utiles aujourd’hui, pourraient être nécessaires demain…

Photo d’entête : P7280360 par Rémi Vincent.

Notes

  1. J’ai pu en faire l’expérience lors de l’effacement d’un texte de très mauvaise qualité, sur Kindle, dont j’avais demandé le remboursement. Certes, j’ai bien été remboursé et le livre a été effacé, mais je n’ai même pas reçu de message me l’indiquant. Je suis retourné un jour sur ma liseuse et me suis souvenu qu’il n’était plus là, mais qu’il y avait été un jour… ↩︎
  2. Comme l’or pour la monnaie. ↩︎