C’est au cours du XXe siècle (…), que le terme « antisémitisme » est né. Puisqu’il ne fallait plus dire que la « persécution » existait, il fallait trouver un nouveau mot, capable d’intimider les gentils et de terrifier les juifs, le deuxième but étant plus important que le premier, et « antisémitisme » fut inventé. « Abracadabra » aurait pu aussi bien faire l’affaire, car le terme « antisémitisme » est particulièrement absurde par rapport aux gens qui ne sont manifestement pas des Sémites et dont la Loi ordonne l’éradication des Sémites (les peuples arabes de Palestine ; toute manifestation de sympathie envers les Arabes sémitiques, expulsés de leur pays natal par les intrus sionistes en 1948, fut à la longue qualifiée d’« antisémitisme »).

On peut supposer que les auteurs de ce terme désiraient préserver des mots tels que juif et anti-juif de la controverse publique, et comptaient sur l’intimidation des esprits grâce à l’introduction d’un mot obscurantiste. Ce que la secte dominante signifiait par « antisémitisme » était en fait la combinaison de lèse-majesté (offenses à la dignité du pouvoir souverain) et d’hérésie (opposition à la doctrine religieuse suprême) ; et au milieu du présent siècle, les esprits s’étaient en grande partie soumis à cette idée ; cette famille peuplée de nombreuses âmes qui auraient jadis enlevé leur chapeau à l’approche du régisseur du châtelain, ou qui se seraient signées à un simple regard du prêtre dès que ce dernier tournait le dos, cette famille tenait maintenant sa langue et prenait un air respectueux à l’évocation de toute affaire juive.

L’expression « antisémitisme » fut inventée à l’époque où « les hommes de race juive », ainsi que le soulignèrent Disraëli et Bakounine, reprirent la direction de la révolution mondiale, et l’objectif principal de son invention était de dissuader par l’intimidation tout débat public concernant ce développement remarquable.

Douglas Reed, La controverse de Sion [1956], chap. 21, pp. 197-198