Je trouvais, à visionner la conférence de Pierre de Brague, nommée « Instagram, YouTube, déprime : la nouvelle culture de masse » [29 janvier 2019], qu’il faisait œuvre de conservateur, s’imaginant que la jeunesse actuelle était plus pervertie que les autres, que c’était pire aujourd’hui qu’avant, bref le discours décadentiste typique des conservateurs.

Pourtant, ayant été enfant dans les années 1980, je me souviens des provocations de Benetton, de Madonna qui publiait un calendrier où elle se faisait prendre par un cheval, du space opera et du grotesque fait roi, des années fric et du dégoût qu’il m’en reste. Puis je me souviens aussi des années 1990 et du grunge triomphant. Adolescents durant ces années, nous avons grandi en écoutant Nirvana et l’album In utero au graphisme glauque et aux chansons aux paroles élaborées telles que « viole-moi, viole-moi mon ami(e) », et pourtant je n’ai pas l’impression que tout cela a atteint notre bon sens. Pire, j’aime encore Nirvana, mais je sais faire la part des choses, et peux écouter encore Nevermind sans avoir envie de me suicider… Je ne pense pas non plus que nous soyons arrivé à la Fin de l’Histoire des stars, cette culture de la mort, de l’utilisation des jeunes filles, leur possession, leur quart d’heure de gloire et leur déchéance cannibale, culture apparue dans les années 1960 ne me paraissant pas totalement différent de ces 60 dernières années. Elle prend simplement un nouveau tournant, en nous préparant sans doute à la musique réalisée par des intelligences artificielles (Orwell nous y a préparé), ces choses transhumaines/démoniaques n’étant qu’un pont entre l’humain et le post-humain.

Suis-je un optimiste, malgré tout ?

Photo d’entête : “genocide” par Lamerie

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